Livre ancien Les litières forestières

Il existe d'excellents ouvrages de pédologie et très peu de revues d'ensemble sur les litières (Dickinson et Pugh, 1974 ; Pesson, 1980), mais mon propos n'est pas de combler cette lacune je n'en aurais pas la possibilité en si peu de place.

Je veux seulement inviter las forestiers, qu'ils soient théoriciens ou gestionnaires, à regarder avec moi cette litière pour essayer de comprendre les principaux événements qui s'y déroulent et leur impact sur la productivité et sur la qualité de l'humus.

J'ai essayé de résumer un écosystème forestier avec ses différentes composantes et ses différents étages dans la figure 1. J'y ai omis les herbivores qui, d'un point de vue quantitatif, jouent un rôle limité en forêt.

Au premier niveau, les producteurs (arbre, sous-étage, herbes, mousses, lichens) puisent dans l'atmosphère du gaz carbonique, dans le sol de l'azote et d'autres éléments biogénes et font la synthèse de matière vivante. Celle-ci plus ou moins tôt, plus ou moins tard, directement ou non, mais de façon inéluctable, fera retour au sol sous forme d'exsudats racinaires et foliaires et sous forme de débris organisés : feuilles, rameaux, écorces, fleurs, fruits, etc . dont l'ensemble constitue la litière.

Cette dernière, au deuxième niveau, alimente des chaînes trophiques dans lesquelles se succèdent des décomposeurs (champignons et bactéries) et des consommateurs . Les cadavres des uns et des autres, les déjections des seconds alimenteront un troisième niveau de structure analogue, et ainsi de suite jusqu'à épuisement de l'énergie des apports initiaux.